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Lady Badabook

Bienvenue à tous les bibliophiles

J'ai toujours adoré faire part de mes coups de cœur, de mes coups de beurk et de ma passion du livres aux autres. Lady Badabook est un projet qui me tenait à cœur depuis quelques temps et je suis heureuse d'avoir l'opportunité de partager mes lectures avec une communauté de lecteurs . Explorez mon site. Bonne lecture !

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"VOX" ou quand la femme doit faire entendre sa voix....


De quoi ça parle....


Dans le pays de Jean, ancienne scientifique en neurosciences, la figure de la femme moderne a été réduite à néant. Sans droits fondamentaux, elle est limitée à un quota de 100 mots par jour, surveillé par un "bracelet taser". Lorsque le gouvernement extrémiste, suite à l'accident du frère du président, vient demander de l'aide à Jean, en lui proposant un marché alléchant, celle-ci ci va se retrouver plongé dans les idéologies épouvantables de ce parti. Aidée de ces assistants d'autrefois, elle va mener un lourd combat pour que chacun retrouve sa voix.


Dis nous en plus....


Docteur en linguistique, Christina Dalcher est une auteure américaine. Enseignante aux États-Unis, en Angleterre et aux Émirats Arabes, elle écrit en parallèle plusieurs nouvelles. Admiratrice de Stephen King, Roald Dahl et Carl Sagan, elle sort son premier bestseller "Vox" en 2018. Mêlant le romanesque et la fiction dystopique, c'est une œuvre engagée, écrit par une femme, pour les femmes. Elle honore également dans ce livre le pouvoir des mots et du langage. En 2018,"VOX" a été nommé au Good Reads Choice Awards dans la catégorie Best science-fiction.


Alors Lady Badabook, tu en as pensé quoi ?


Simone Veil disait "qu'il ne fallait jamais oublier qu'il suffisait d'une crise économique, politique, religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question ». Elle concluait sa citation par le fait que ces droits ne sont, hélas, pas un acquis et que la vigilance sera pour toujours de mise. Je vous avais déjà évoquée cette analyse juste, lors de ma chronique sur « La servante écarlate ». Je suis une femme maman Working Girl, raisonnablement cultivée, j'aime lire, écrire et exposer mes opinions. Je suis tout ce que le régime patriarcat de « Vox » déteste, c'est vous dire comme cette œuvre était faite pour tomber entre mes mains.


Pour cette chronique, je vais être obligée de faire, à quelques moments, un petit parallèle avec mon roman top 1 « La servante écarlate » de Margaret Atwood. « Vox » de Christina Dalcher est, certes, très différent dans la forme mais les thématiques évoquées sont très semblables. Cela n'est pas une critique car l'auteure, loin d'avoir copié, a su se démarquer par son style et par l'originalité de l'idée de base par rapport à sa "grande sœur"...


On se retrouve-t-on plonger dans une Amérique d'homme puritain au pouvoir. La femme que l'on connaît en 2020 est la bête à abattre et celle-ci est réduite au foyer à subvenir aux besoins de sa petite famille, sans mot dire ou alors sur une base de 100 mots par jour. Essayer de dépasser ce quota et c'est la décharge électrique qui vous brûlura le poignet et finira par vous tuer à travers votre compte mots. Nous sommes donc dès les premières pages, plongés dans une dystopie des plus glaçantes. Nous suivons Jean, protagoniste principale du récit, qui elle aussi est soumise à la règle de la parole. « Soumise » en apparence car, grâce au point de vue omniscient qu'utilise l'auteur dans la narration de son récit, on découvre rapidement une femme qui attend juste le bon moment ou la bonne opportunité pour se lever contre l'oppresseur. Au niveau des personnages, j'ai trouvé d'ailleurs que le panel de ceux-ci était, à mon humble avis, le genre de personnalité que l'on pourrait rencontrer dans une situation similaire. L'auteur ne stéréotype pas le caractère de chacun mais exprime leurs traits avec justesse. Chacun à ses forces et ses faiblesses, comme tout être humain de ce monde.


C'est un réel hymne à la femme ce roman. Au-delà de faire hommage au pouvoir des mots Christina Dalcher évoque également une des forces directrices des femmes, c'est-à-dire leur instinct de survie et surtout leur instinct maternel. Et oui lorsqu'une femme est touchée au « ventre » elle peut faire preuve de plus de hargne pour la sécurité de ses enfants qu'aucun homme sur terre.


Cette œuvre est construite en deux parties. La première pose le décor, expose les faits et présente les protagonistes. La deuxième rentre directement dans l'action. Ces deux parties m'ont totalement emportées par leur rythme soutenu. Christina Dalcher sait happer son lecteur grâce à une écriture précise, rythmée, et claire. Seule touche négative, j'ai pu me perdre lors des descriptions scientifiques, un peu trop pointues pour la littéraire que je suis.


Telle Margaret Atwood, Christina Dalcher, dans la dystopie futuriste qu'elle s'est imaginé, évoque un sujet on ne peut plus réel du monde actuel. La situation du livre est dérangeante mais surtout, elle ne peut que nous interpeller. En 2020, les droits des femmes demeurent tellement fragiles. Cette œuvre montre surtout, le fait, que l'on ne voit rien venir lorsqu'un tel régime monte au pouvoir. Au-delà d'être un livre à défense des droits des femmes c'est également une œuvre de dénonciation des excès auxquels peut mener le pouvoir.



Telle Margaret Atwood, Christina Dalcher, dans la dystopie futuriste qu'elle s'est imaginé, évoque un sujet on ne peut plus réel du monde actuel. La situation du livre est dérangeante mais surtout, elle ne peut que nous interpeller. En 2020, les droits des femmes demeurent tellement fragiles. Cette œuvre montre surtout, le fait, que l'on ne voit rien venir lorsqu'un tel régime monte au pouvoir. Au-delà d'être un livre à défense des droits des femmes c'est également une œuvre de dénonciation des excès auxquels peut mener le pouvoir.


Mes 3 citations...


-"Qu'est ce que tu ferais pour rester libre, Jacko ?, Parce que là, moi, je ferais n'importe quoi."


-"Peut être que les choses ce sont passés de la sorte en Allemagne pour les nazis, en Bosnie avec les Serbes, au Rwanda avec les Hutus. Je me suis souvent posée la question, comment les enfants pouvaient-ils devenir des monstres, où est-ce qu'ils avaient appris que le meurtre était legitime et l'oppression justifiée, comment en une seule generation le monde pouvait changer d'axe jusqu'à devenir meconnaissable."


-" Tu ne peux pas t'opposer à ce que tu ne vois pas venir. "


Ma note: 4/5
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