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Lady Badabook

Bienvenue à tous les bibliophiles

J'ai toujours adoré faire part de mes coups de cœur, de mes coups de beurk et de ma passion du livres aux autres. Lady Badabook est un projet qui me tenait à cœur depuis quelques temps et je suis heureuse d'avoir l'opportunité de partager mes lectures avec une communauté de lecteurs . Explorez mon site. Bonne lecture !

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"Né d'aucune femme " ou le clair-obscur d'un destin tragique...



De quoi ça parle?


Le père Gabriel reçoit, en confession, une demande particulière. Lors de la bénédiction du corps d'une jeune femme dans un asile, lui est demandé de récupérer sous la robe de celle-ci, les cahiers de Rose. Voilà, notre homme d'Église entraînait dans la vie de cette jeune fille, qui va bouleverser notre prêtre et le plonger dans la noirceur et la lumière de l'humanité.


Dis nous en plus...


Franck Bouysse est un écrivain français. Son premier roman sort en 2004, "la paix du désespoir", dans lequel transpire déjà son amour pour la psychologie de ses protagonistes. Sa première œuvre de style noir est publié en 2007, "L'entomologiste" et édité aux Éditions Lucien Souny. Il continue en 2008 avec la trilogie "Le mystère H". Mais le succès vient en 2014 avec "Grossir le ciel" qu'il a longtemps mûri dans son esprit durant la rénovation de sa maison en Corrèze. Il reçoit, pour ce roman, de nombreux prix. Les romans suivants, "Plateau" et "Glaise" confirmeront l'intérêt des lecteurs. Pour son dernier-né d'aucune femme", il est primé en 2019, par le grand prix des lectrices Elle-policier.


Alors lady Badabook, tu en as pensé quoi?


Qui tient un blog littéraire est forcément passionné de lecture. Bien sûr, cela va de soi, je suis dans ce cas et autant vous dire qu'en 32 ans (26, je ne suis pas née un livre en main, quoique...) j'ai lu des centaines de romans. Certains m'ont marqué, au point d'y penser pendant des jours après les avoir refermés. Et bien "Né d'aucune femme" fait partie de ceux-là.


Rien ne me prédisposez, pourtant, à ouvrir cette oeuvre. Je n'avais nulle connaissance de l'auteur, ni un attrait particulier pour le roman noir. Était très peureuse et vite mal à l'aise face à la violence (surtout physique), vivant mes livres à 100%, ce style littéraire très peu pour moi. Autant vous dire, donc que j'y suis allée à tâtons, voire même la main devant les yeux au début de ma lecture. Plus drôle même je ne savais même pas de quoi il en retournait réellement. Mais étant donné que la sphère des bookstagrammer couvrait d'éloge ce roman et que je n'avais rien à me mettre sous la lunette, je me suis lancée.


Le coup de foudre n'a pas été immédiat. L'introduction puis les quelques chapitres suivants centrés sur la mise en place du narrateur, le prêtre Gabriel, ne m'ont pas emporté de suite. Il fait dire, comme je vous l'ai dit précédemment, que c'était une vraie lecture à l'aveugle, n'ayant pas non plus lu la 4e de couverture et mettant réellement fié qu'au commentaire d'insta. En bref, je ne comprenais pas vraiment où l'auteur voulait m'emmener. Jusqu'à l'élément déclencheur que fut la confession puis le début de la découverte des "Carnets de Rose". Et là, quel tourbillon, un véritable page-Turner que j'avais du mal à quitter chaque soir.C'est un destin tragique que l'a suit. Quand je parle de tourbillon, c'est exactement le ressentis que j'ai eus lors de la lecture du récit de Rose. Un tourbillon qui nous emmène vers le fond. C'est l'histoire d'une innocence brisée, d'une vie gâchée, d'une pureté salie. Avouons-le, ce roman est dramatique et montre réellement les tréfonds pourris que peuvent avoir certains Hommes, que l'on peut qualifier ici de "bête" . Cependant, Franck Bouysse, a pour moi un talent certain, celui de faire évoluer son histoire de façon sombre mais pas obscure. Je m'explique. Dans sa capacité d'écrivain, dans ses tournures de phrases ou dans sa façon de présenter ses personnages ou les événements, même dans l'horreur, il y a toujours une once d'espérance et de clarté. Le personnage de rose fait preuve d'une grande résilience et d'une force indicible. Ce petit bout d'enfant (qui n'a que 14 ans au début du récit) se construit en tant que femme en combattant les démons du passé et en se raccrochant à la lumière, aussi minime soi-elle. Durant toute sa vie, de toutes les façons, même durant la maternité, elle oscille à de l'ombre à la lumière, et vice-versa. Cette façon de tenir le lecteur dans la demi-mesure, ni tout blanc, ni tout noir, apporte une véritable profondeur au récit et aux émotions. Chapeau, monsieur Bouysse !


C'est une lecture à plusieurs voix, et même si celle qu'il m'a le plus emportée est celle de la jeune femme, les autres narrateurs apportent aux lecteurs une certaine omniscience, qui permet une véritable immersion dans la psychologie des personnages. Notamment, les passages du père de rose qui mettent en lumière certaines explications par rapport à ses actes.

La façon dont rose, notre protagoniste centrale utilise les mots, de façon cathartique, est superbement décrite par l'auteur. On comprend que ceux-ci apaisent ces maux. C'est sa bouée de sauvetage dans les situations et les souvenirs douloureux, puis dans la finalité de son histoire.


L'écriture, pour ce qu'il la concerne, n'est pas plus compliqué que cela bien au contraire. J'ai trouvé que celle-ci était fine et intense, simple et élaborée. Franck Bouysse a un écrit très métaphorique qui permet une véritable mise en abîmes de son récit. Même pour les scènes "choc", quand bien même celle-ci mette forcément mal à l'aise, l'auteur ne nous expose pas cela d'une manière sale et malsaine. Ces événements sont certes horribles, mais pas la façon de les écrire.


Pour conclure, pour le moment, "Né d'aucune femme" fait partie de mon top 3 de l'année. La façon dont il expose la psychologie humaine, la réalité des sentiments décrit dans ce roman m'ont happé et emmené. Étant une amoureuse des émotions, de la vérité de ceux-ci, la façon de les présenter qu'à l'auteur, de manière si forte et si réelle, n'a pu que trouver intérêt à mes yeux. Alors que vous soyez adepte du roman noir ou non, foncez et laissez vous chambouler par les carnets de Rose, dont vous ne sortirez pas indemne !


Mes 3 citations:


-"Les mots, ils me font sentir autrement, même enfermé dans cette chambre. Ils représentent la seule liberté à laquelle j'ai droit, une liberté qu'on peut pas me retirer, puisque personne, à part Génie, sait qu'ils existent."


-"C'est là que j'ai compris, que le diable, lui, il vient sans qu'on ait besoin de l'appeler."


-"J'en voulais à mon père, et aussi à ma mère. Je les maudissais de m'avoir fait naître, vu que tout ce qu'ils avaient à m'offrir, c'était d'être l'esclave de gens qui ne m'étaient rien et qui avait tout l'air de m'en faire baver."

Ma note: 5/5

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