De quoi ça parle?
Mathias a 30 ans et il vient de perdre sa mère. Errant sur le parking de l’hôpital, il se laisse emporter par le chagrin, le manque et le vide intérieur. C’est alors qu'un géant vient à sa rencontre, "Giant Jack", docteur en ombrologie, qui va l’entraîner dans une folle quête de guérison et d'acceptation.
Dis nous en plus...
Certains connaissent Mathias Malzieu comme leader du groupe Dionysos, d'autres pour ses romans oniriques, parfois pour les deux.
Mathias Malzieu est, ce qu'on peut appeler, un artiste hétéroclite.
Il fonde son groupe en 1993 et connaît rapidement un certain succès. En parallèle, il écrit un recueil de nouvelles ("38 mini westerns avec des fantômes") et romans. Ses œuvres inspirent souvent ces albums musicaux. De "Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi" naît "Monster in love", le livre "La mécanique du cœur" apporte sa flamme au disque du même nom.
En plus de la musique et de la littérature, il écrit également des textes pour d'autres artistes, comme Olivia Ruiz ou encore Cali.
Alors lady Badabook, tu en as pensé quoi?
Petit aparté avant de commencer: Ceci n'est qu'un avis personnel de cette oeuvre et il est très difficile de faire la critique d'un livre aussi intime car chacun vit différemment la phase de deuil et la perte de sa mère. Ne l'ayant pas vécu moi-même, j'argumenterai donc plus sur la forme que sur le fond et mon avis peut, bien sûr, être contestable.
J'ai acheté ce livre pour ma mère suite à la perte de ma grand-mère maternelle. La lecture a toujours été pour moi une catharsis et j'ai souvent trouvé en elle, un certain réconfort dans les mots pour mes maux. Alors non "Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi" n'a pas eu l'effet apaisant ou réconfortant que j’espérais trouver face au chagrin de la perte d'un être cher car, je pense, je n'ai pas eu le malheur de vivre la mort de ma chère maman et certains détails du livre m'ont laissé de marbre.
Cette oeuvre est un conte onirique dans la lignée de Tim Burton. Se côtoient des éléments banaux, des anecdotes du quotidien, à des situations et des personnages dignes d'un rêve. C'est mignon, enfantin, un poil trop...
Ce roman se divise en deux parties. La première est ancrée dans la réalité, on y retrouve le parking de l’hôpital, le héros face à ses émotions. La souffrance et le vide que ressent notre personnage sont palpables au plus au point. On accompagne Mathias dans sa douleur et cela est très bien retranscrit dans les mots. C'est d'ailleurs cette partie que j'ai préférée et qui m'a donné envie de continuer ce livre. Dans les cinquante premières page, nous sommes tels des funambules, ça tire à gauche, ça tire à droite, on peut tomber à tout moment mais on s’accroche comme le héros s'accroche aux ombres et aux détails du quotidien.
Et puis, telle Alice qui tombe, tout a coup, dans le terrier qui mène aux pays des merveilles, voilà qu’avec une simple inscription sur le dos d'une montre, on se retrouve dans un monde imaginaire en quête d'acceptation et de guérison.
La deuxième partie a fait s’essouffler l’intérêt que je portais à ce livre. Ce n'est pas mauvais non plus, la prose est belle, on ressent le musicien qui se cache derrière la plume, dans la musicalité des phrases. L'univers est beau, touchant, parfois grinchant... Mais il est surtout lassant...Trop de métaphore, de poésie enfantine qui, certes, au début a su titiller l'enfant qui sommeille en moi mais qui a fini par se perdre par le manque de cohésion entre les situations et le trop-plein d'imaginaire.
La fin est pour moi pas assez développée et si on s'accroche à l'histoire pour avoir le fin mot de celle-ci et LA scène d'émotions intenses... Eh bien nous avons perdu notre temps! Rien de folichon, rien qui prête à réfléchir, pas de pansements... Je suis restée totalement sur ma faim...
Malgré ces quelques désagréments, cette œuvre se laisse, tout de même très bien lire, surtout pour la première partie et le style littéraire à tomber... Pas la lecture du siècle mais il peut être un bon "entre deux livres"
Je le recommande à ceux qui ont su garder une âme d'enfant, aux amateurs de "Dionysos" (le groupe par le Dieu! NDLR), aux "fleurs de cœurs" ou encore aux mordus du monde de Tim Burton.
Mes trois citations
-"La seule manière de tuer la mort, c'est de rester en vie."
-"La vie ne peut pas s’arrêter alors on fait comme si elle continuait."
-"J'ai quelques recommandations à te faire pour essayait de rester vivant de tout ça: d'abord tu dois combattre seul. Ne mêle personne à ça, même ceux que tu aimes, surtout ceux que tu aimes. Je ne te dis pas de vivre en reclus, au contraire, mais le combat intérieur, tu dois l'effectuer seul."
Ma note: 2/5
Je viens de lire ton nouvel article de ton dernier livre et ce que j'ai apprécié c'est que tu dis réellement ce que tu ressent et donc ça donne envie de le lire pour comparé. Comme toi je n'ai pas eu le malheur de perdre ma maman, mais j'aimerai lire ce livre et ça grâce à ton résumé. Merci pour tes articles.