De quoi ça parle?
Qui n'a jamais rêvé de comprendre ce que les animaux, domestiques ou sauvages, ressentaient ou comment ils évoluaient émotionnellement dans ce monde? En 40 chapitres, Peter Wohlleben tente de répondre à diverses questions sur les sentiments et le ressentit que les animaux peuvent avoir, en s'appuyant sur ses propres observations de garde forestier et des dernières découvertes scientifiques.
Dis nous en plus...
Peter Wohlleben est, avant d'être auteur, un garde forestier d'expérience. En 2015, après avoir fait une petite "révolution" dans la gestion des forêts, il sort "La vie secrète des arbres" traitant des différentes facettes que recèlent nos chers feuillus des sous-bois. S'ensuit, en 2018 "La vie secrète des animaux" qui cette fois, s'intéresse au panel de sentiments et d'émotions que peuvent ressentir nos amis les bêtes face à certaines situations comme le deuil, la fidélité, les mensonges...
Passionné, il axe ses œuvres sur les secrets inconnus de la nature, espérant à travers une vulgarisation de recherches scientifiques et de ses propres observations, une prise de conscience sur l'importance de la préservation, dans notre monde, de la faune et de la flore.
Alors lady Badabook, tu en as pensé quoi?
Assis dans le canapé, le chat nous observe de ses grands yeux. Que pense-t-il? Qu'est-il capable de ressentir? C'est deux questions, tout amoureux des bêtes se l'est déjà posé une fois dans sa vie.
Cette fois-ci je suis un peu sortie des sentiers battus. Pas de science-fiction, ni d'anticipation, pas de policier ni de roman à l'eau de rose... C'est vers les sciences de la vie et de la terre que ma première lecture de l'année s'est tournée. Alors je préfère vous prévenir, je ne suis pas une grande militante de la nature. J'aime celle-ci, je possède également des animaux mais je mange de la viande et mon action écologique se limite souvent à ne pas jeter mes papiers par terre. (Bouh! bonnet d'âne pour L. B, NDLR)
J'avais, il y a quelque temps, entendu parler de "La vie secrète des arbres", dont le sujet m'avait fortement attiré et je m'étais promis de l'ajouter à ma PAL. Eh bien! Ce n'est pas celui-ci qui l'a rejoint mais son cher "frangin" "La vie secrète des animaux".
Alors non! Encore une fois, ce livre ne m'a pas transcendé mais le sujet pour le coup m'a passionné . L'être humain, dans toute sa vanité, ne voit l'animal que comme son inférieur gérer par ses instincts primaires. Ici, Peter Wohlleben montre et démontre, à travers des anecdotes personnelles (d'ingénieur et garde forestier) renforcées souvent par des découvertes scientifiques aux sources fiables, que non l'homme n'est pas au centre de tout. Balayer d'un revers de main cette idée! Avec des arguments, pour ma part largement recevable, loin des idées reçues, je dois bien avouer que l'auteur nous embarque et nous convainc. ce qui m'a le plus interpelé et qui pour moi montre bien la capacité de l'Homme à fermé les yeux sur certaines choses pour son bien-être et le fait que l'auteur nous fait comprendre plusieurs fois dans son texte , la difficulté à reconnaitre les émotions et les sentiments des animaux de par l'importance de l'élevage et de la chasse dans notre monde.
À reconnaitre que l'animal a conscience de lui-même, de ses congénères et de l'environnement qui l'entourent, reviendrait à assimiler qu'il ressent, peut-être pas de la même façon que l'Homme mais bien assez proche pour prendre conscience de l'inadaptation de notre façon de nous nourrir. Et c'est bien là que le bât blesse.
À travers ces 40 chapitres, titrés chacun d'une émotion ou d'un sentiment humains, il déroule ses anecdotes en essayant de nous faire comprendre les actions de tel ou tel animal, par ses comportements et réaction au sein même de son cerveau. Parfois il fait un parallèle avec l'Homme, mais sans jamais humaniser les sujets observés, juste pour nous montrer la comparaison avec la psychologie humaine. C'est au lecteur de ne pas tomber dans l'erreur.
Pour ce qui est du style d'écriture, elle est facile à lire et simple. Nous sommes ici devant une vulgarisation des sciences de la vie et de la terre qui; je trouve; rend accessible certains sujets compliqués. Il y a une réelle pédagogie dans cette œuvre et nous avons l'impression que c'est un vieil homme plein de sagesse qui, au coin du feu, nous raconte, les vérités absolues, sur les secrets de la vie.
Le seul bémol que j'ai trouvé regrettable est le fait que certains sujet soient trop survolés et pas assez approfondis avec parfois un manque d'exemples concrets ou pouvant être trop singulier.
Bien sur, pour prendre un véritable plaisir à la lecture de cette œuvre, il faut un tant soit peu aimé les animaux. A contrario, les personnes cultivées sur le sujet pourraient ne rien apprendre de nouveau sur le thème.
Le message de ce livre, nous l'avons compris, relance le débat sur nos habitudes alimentaires et nous fait découvrir le monde des bêtes sous un nouvel angle. Alors non! Je ne cesserais pas d'apprécier une pièce de boucher mais je dois bien avouer qu'elle aura surement un gout plus amer, et je ne regarderais plus un petit insecte à l'air insignifiant du même œil désintéressé. Cet amoureux de la faune et de la flore, nous montre la beauté et les mystères non dévoilés aux yeux des humains que porte encore sur son dos, mère nature.
Je le conseille à tous les amoureux des bêtes, aux adeptes du végans et à ceux qui ne pensent pas que le monde tourne autour du nombril de l'humanité.
Mes trois citations...
- "Soyez sans crainte: je ne suis pas en train de plaider pour la déprime au petit déjeuner et le dégout au diner. Ce que je souhaite c'est plutôt que nous devenions un peu plus respectueux du monde animé qui nous entoure, qu'il s'agisse des animaux ou des végétaux."
-"Bien que résister soit inutile, les faux bourdons s'opposent désespérément de leurs petites pattes à leur évacuation. L'opération n'est visiblement pas à leur goût du tout, et tous leurs sens sont en alerte. Mais celui qui se défend trop est carrément piqué: pas de pitié!"
-"Notre bouc Vito se transforme pour l'occasion en une espèce de chose puante. Pour plaire à ces dames, il parfume sa tête et ses pattes avant d'une senteur particulière: sa propre urine. il ne se contente pas de s'asperger de liquide jeune: l'intérieur de sa gueule y passe aussi...."
Ma note: 3/5