De quoi ça parle?
Suite à la rébellion des Partials et à la transmission, par ceux-ci, du virus RM, la race humaine, ne se compte plus que par quelques milliers. La survie de l’espèce est fortement compromise, les nouveau-nés ne survivant pas plus d'un jour. C'est ainsi que le gouvernement décide d'imposer à toutes les jeunes filles de la communauté, atteignant l'âge de 18 ans, de procréer. Dans ce contexte, qu'elle trouve injuste et fasciste, Keira Walker, étudiante en médecine, décide de suivre son intuition sur une folle hypothèse scientifique afin de trouver l’antidote du virus, au risque de devenir hors la loi ou de se faire tuer par les Partials.
Dis nous en plus...
Dan Wells est un écrivain américain. Auteur de fiction d'horreur, il a connu le succès lors de la sortie du roman "Je ne suis pas un serial killer" en 2009, suivi de "Mr Monster" et "Nobody". Cette trilogie lui valut le Prix Hugo du meilleur livre non fictif ou apparenté et le Prix Hugo du meilleur roman court.
Alors lady Badabook, tu en as pensé quoi?
Les romans d'anticipation, les dystopies et la science-fiction, c'est mon dada! Je suis tombée dedans après avoir découvert "Hunger Games" de Suzanne Collins et "Divergente" de Veronica Roth. Étant à l'époque novice dans ce style, c'est vers une de mes libraires, spécialisée dans le genre que je me suis tournée. Voilà, comment "Partial" s'est retrouvé dans mon Top Ten!
Bon, au début, j'avoue que ce n'était pas gagné! Le temps que l'auteur mette en place son histoire, ses décors et ses personnages, ont entraîné quelques longueurs et j'ai été tenté à de nombreuses reprises de lâcher ma lecture. Béni soit-il, comme ils disent, je ne l'ai pas fait!
Après une bonne centaine de pages, je me suis retrouvée devant une très bonne histoire, certes déjà vu (dans la lignée d'un I Robot d'Alex Proyas, Ndlr). L'univers que Dan Wells a construit est très bien conçu. Durant les trois tomes, je ne suis pas tombée sur une incohérence et en finissant la série, je ne me suis pas dis "Oui mais...et cet élément, alors?". Tout est cousu de fil d'or et très élaborer. On ne reste pas sur notre faim en fermant le dernier livre. L'écriture est, tout le long, simple et efficace. On dit tout sans fanfreluches.
Les flash-backs sur l'avant et les situations sont très bien amenés au travers des différents personnages. Nous n'avons pas UN héros, mais plusieurs et leurs histoires ou leurs réflexions sont parfaitement évoquées durant tout le récit. À travers chaque tome, les protagonistes gagnent en profondeur et même "les méchants" ne sont pas relégués en second zone. Tout cela est possible grâce au point de vue omniscient du narrateur, qui permet d'entrer dans les tréfonds des esprits des personnages, à travers différents chapitres qui leur sont dédiés. Rien n'est caché, le lecteur sait tout à l'instant T.Chaque personnage à son utilité dans la narration, et leurs histoires respectives sont très bien construites. On s'attache au héros et on comprend les perspectives parfois contestables des autres.Les situations dans lesquelles se retrouvent, Keira et ses compagnons, m'ont tenu en haleine. Ici pas de temps morts (mis a part durant les cent premières pages, NDLR), on passe d'une action à une autre, sans pour autant nous retrouver dans des événements tendus, inutiles.
Le grand sujet de fond est fort intéressant. À l'heure où la technologie et les progrès cliniques connaissent l’apogée, le fait que l'auteur se questionne sur les dérives et les conséquences, sans pour autant avoir une démarche moralisatrice, m'a beaucoup plu. On est libre de porter le jugement que l'on veut sur l'idée du livre.
Pour moi, le seul point négatif qui peut en rebuter quelques-uns, est le concept de trilogie, cher au style SF/anticipation. Je suis de celle qui souhaite que la lecture soit accessible à tous et mettre 60 euros environ dans une série, pour avoir accès aux fins mots de l'histoire m'agace un peu. Certes vous me direz qu'il y a les bibliothèques, mais, petit un, on y trouve pas tout, et petit deux, pour certains, dont je fais partie, le fait de ranger l'oeuvre finie dans mes étagères fait parties intégrantes de mon rituel de lectures.
Vous l'aurez compris, j'ai adoré ces romans! Le thème principal m'a passionné et les sous-thèmes comme la résilience, les rapports aux autres, la collaboration dans un groupe et l’éthique m’ont fortement emballés. Je le recommande à tous les amoureux du genre, aux curieux de la médecine, aux fans de super-soldats et à tous ceux qui croient en la paix dans et par la différence.
Mes trois citations
- "Il est toujours plus facile de mourir pour son camp que de vivre pour celui d'en face."
-"Alors comme ça je dois choisir mon camp?
Elle pleurait à présent et ses larmes lui brûlaient les joues.
-Si tu veux être heureuse, oui, parce que la tu te déchires en deux."
-"Comment puis-je prendre cette décision? Si je peux sauver ne serait-ce qu'une vie, et que je ne le fais pas, suis-je un assassin? Si j'ai la possibilité de sauver le monde entier et que je le laisse mourir, suis-je pire que cela?"
Ma note: 5/5
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