De quoi ça parle?
Agatha Raisin, quinqua Londonienne, décide de tout plaquer, Job, appart, pour venir s'installer dans les Cotswolds, campagne anglaise. Mais quand on vient d'une ville aussi animée que Londres, la vie à Carsely peut vite paraître ennuyante. C'est sans compter sur notre bonne Agatha Raisin, qui a un don assez prononcé pour être "au mauvais endroit au mauvais moment". Entre une quiche empoisonnée, un vétérinaire qui succombe à une injection de tranquillisants pour cheval ou encore une jardinière retrouvée morte, enfoncée tête la première dans un pot de fleurs, il n'en faut pas moins, pour notre chère héroïne, d'endosser son costume de détective... Pour le malheur des coupables mais pour le grand bonheur des lecteurs!
Dis nous en plus...
La détective Agatha Raisin est l’héroïne d'une série de 28 livres (27 romans et 1 recueil de nouvelles). Écrit par M. C. Beaton, de son vrai nom Marion Chesney, entre 1992 et 2016, ces œuvres rencontrent un franc succès outre manche, d'où la romancière est originaire, mais arrive timidement en France il y a deux ans.
L'auteure n'en est pas à son coup d'essai, puisqu'elle a publié plus de 140 œuvres sous divers pseudonymes (Ann Fairfax, Jennie Tremaine, Helen Crampton, Charlotte Ward ou encore Sarah Chester). Elle s'inscrit dans trois genres littéraires, allant du roman policier, aux romans sentimentaux en passant par des récits de fiction historiques.
Cette collection allie humour, personnages hauts en couleur, intrigues rocambolesques, et son personnage principal s'inscrit comme une héritière de Miss Marple (héroïne d'Agatha Christie) et de Jessica Fletcher (protagoniste d'Arabesque).
La série "Agatha Raisin" est un "feel good mystery", c'est-à -dire un polar qui met de bonne humeur. Elle a d'ailleurs était adaptée en série télévisée humoristique en 2014.
Alors lady Badabook, tu en as pensé quoi?
Ah Agatha! C'est un peu la tante qui fait honte à tout le monde mais que, nous, on adore pour son côté non conformiste.
Comme vous l'avez surement compris, "Agatha Raisin" est dans la lignée des célèbres romans policiers d'Agatha Christie ( il faut savoir que je suis une fidèle lectrice de celle-ci et que "Dix petits nègres" fait partie de mon top 10 de mes œuvres préférées donc si je trouvais cette comparaison exagérée, je ne prendrais pas la peine de la faire! NDLR).Il est vrai que ce n'est pas de la littérature avec un grand L, qu'on ne se torture pas l'esprit à trouver le coupable, mais qu'est-ce qu'on rigole!
J'ai découvert le tome 1 "La quiche fatale" par hasard sur Audible.fr (futur post à venir sur cette appli de livre audio). Lu de façon agréable par Françoise Carrière, ce fut un vrai bonheur à chaque écoute. L'écriture est, certes, simpliste, sans grandes tirades littéraires à en faire pâlir Baudelaire, mais il s'en dégage une réelle fraîcheur et de la bonne humeur!
Un humour, à prendre au second degrés, parfois mordant, typiquement anglais, mais toujours drôle, on se plaît à suivre notre arrogante quinqua, débordante d'énergie, acariâtre et bonne vivante qui fume, qui boit et jure comme un charretier, à travers ses péripéties, ces maladresses et on s'y attache.
J'ai lu plusieurs critiques jugeant que cette série d’œuvres "manquait de folie, de démesure ou encore d'extravagance". Ce à quoi je dis NON! Tous ces ingrédients sont présents, à juste mesure, sans tomber dans l’excès et c'est ce qui lui donne cette pétulance des plus agréables. Pour moi, M. C. Beaton n'a pas la prétention de vouloir se classer devant Simenon ou Conan Doyle, elle exploite juste un des rôles principaux de livre en général, le divertissement et le plaisir. Alors oui, on tombe parfois dans le stéréotype, une femme de pasteur à la gentillesse digne d'une sainte, un militaire mystérieux aussi fermé qu'une huître ou des habitants de village avide de commérages... mais cela fait partie du style. On se plaît à partager la vie du village de Carsely dans les Cotswolds.
En parlant de cette bourgade, les descriptions de cette campagne anglaise sont fidèles à la réalité. Alors non, mes pieds n'ont jamais foulé cette terre mais suite à des recherches internet, les paysages que j'avais sous les yeux étaient exactement ce que je m'étais imaginé. Durant la lecture, j'ai eu envie d'y vivre, de m'installer confortablement au coin d'un feu dans un petit cottage au toit de chaume.
La résolution des meurtres est, certes, souvent téléphoné, il n’empêche que dès qu'un tome rejoint ma bibliothèque, je cours à la librairie acheter la suite.
Je le conseille à toutes les personnes qui ont une baisse de moral, qui n'ont pas envie de se triturer les méninges, celles et ceux qui vivent un moment difficile, un coup de blues ou une petite déprime d'entre deux saisons. Mieux qu'un antidépresseur, une bonne dose de gaieté et de dérision.
Attention, cependant, une forte addiction est à prévoir!
Mes trois citations
- "Pas de meurtres, s'enquit Charles. En général, là où tu passes, les gens trépassent."
- "Bill Wong pensait: tiens donc Agatha revient de Londres, s'inscrit dans un club de randonnée, et comme par hasard, une randonneuse est assassinée..."
- "En passant de l'autre côté de l'étendoir, elle aperçut Mrs Barre appuyée contre sa clôture, les yeux rivées sur elle, avec une expression froide et antipathique sur le visage. elle termina sa tache, lui fit un doigt d'honneur et rentra dans sa maison."
Ma note: 5/5