De quoi ça parle?
Raza, beau jeune homme, vit avec plaisir son quotidien de libraire voguant d'aventures amoureuses en aventures, malgré un mal-être dû à un passé trouble. Cependant, hantés par d'affreux cauchemars, dont il ne trouve pas la cause, l'inquiétude s'installe en lui de façon croissante. Tout bascule le jour où on lui remet une lettre, sur laquelle est écrit: "Il y a un an, tu m'as tué." Bouleversé, Raza devra chercher dans les tréfonds de sa mémoire afin de percer le mystérieux sens de cette missive.
Dis nous en plus...
Stephan Sanchez est un auteur de 30 ans, originaire d'Aix-en-Provence, ville du sud de la France, où il exerce le métier de libraire. Depuis l'enfance, le rêve de tenir une œuvre propre lui fait déjà de l'œil. Après un master d'arts plastiques et une licence d'histoire de l'art, il s'intéresse à la photographie. Il commence à l'âge de 18 ans, à tester sa plume à travers un journal intime, avec l'envie dit-il "de mieux comprendre le monde, et prendre du recul sur ce qu'il vivait". Inspirés par les romans gothiques du XVIIIe, précurseur du genre policier contemporain, ainsi que par ses auteurs fétiches; la grande Amélie Nothomb et le controversé Michel Houellebecq, il s'essaye d'abord aux nouvelles et enfin paraît son premier roman "soleil blanc" en 2013 aux presses du midi. Puis suit, en 2014 "La nuit je me perds." Deux ans et un changement d'éditeur plus tard, il sort en 2016 "L'anatomie des vagues" et en 2017 "Châteaux Noirs".
Alors lady Badabook, tu en as pensé quoi?
Je suis très contente, d'un point de vue littéraire, de toutes les découvertes de nouveaux auteurs que j'ai pu faire en ce début d'année. Lors de ma dernière chronique, je vous avais fait part de cela avec un auteur qui m'était jusqu'alors inconnu. Eh bien, c'est reparti! Une connaissance m'avait parlé il y a quelque temps d'un jeune écrivain aixois, libraire de son métier, sur qui il ne tarissait pas d'éloges! Connaissant mon amour des livres, il n'a pas tardé à me prêter deux des livres de Stephan Sanchez. Si j'ai su apprécier ceux-ci, "Châteaux noirs" a été mon préféré, mon coup de cœur, c'est pourquoi j'ai eu très envie de partager mon avis avec vous sur celui-ci. Entrons dans cette sombre demeure...
Tout d'abord, il faut savoir que je suis une habitante de Martigues, petite ville du sud à une quarantaine de minutes d'Aix-en-Provence. Stephan Sanchez base toutes ces intrigues dans cette magnifique ville. Je ne la connais pas comme ma poche, mais assez bien pour pouvoir visualiser les trajets des personnages entre la Rotonde et autres rues dallées. Je ne sais pas si cela vous est déjà arrivé de lire un livre qui se déroule dans un lieu que vous avez véritablement visité, mais je trouve que cela amène beaucoup plus de détails lors de la lecture.
Le genre de ce livre est un thriller. Comme vous le savez depuis ma chronique sur "La punition" de Jack Jakoli, ce n'est pas forcément mon style préféré. Où devrais-je corriger, cela ne l'était pas! Car suite à ma lecture de "Châteaux Noirs", je pense que je vais aller un peu plus vers ceux-ci! Bref, revenons au sujet principal de ma chronique. Je trouve qu'il est remarquable que Stephan Sanchez, je rappelle jeune auteur de 30 ans, soit à ce point capable de balader ses lecteurs au fil des pages. Le seul autre auteur qui avait été capable d'une telle prouesse à mon égard fut Dicker, alors on aime ou pas, moi j'adore et je n'hésite pas à comparer le récit labyrinthique du jeune écrivain à celle du célèbre auteur! Donc, non seulement on se perd avec le personnage principal mais on découvre avec celui-ci l'intrigue et l'histoire autour, ce qui renforce le lien que le lecteur peut avoir avec le protagoniste. On se met à devenir paranoïaque et à soupçonné tous les proches de Raza en ne sachant plus sur quels pieds danser. L'auteur nous mène par le bout du nez, jusqu'au moment précis du dénouement et le pire, c'est que l'on aime ça et que l'on en redemande. Ce qui est également très appréciable est le fait que les informations et le dénouement n'arrivent pas comme un cheveu sur la soupe. On nous prépare, on nous marine et lorsque les révélations se font nous sommes surpris mais ni choqué, ni perdus. La construction du récit est subtile et le voile est levé sur toutes les zones d'ombre.
Pour ce qui est de l'écriture, nous sommes face à une syntaxe simple. Les phrases sont très bien tournées et j'aime la façon franche qu'à l'auteur de s'exprimer. Ici on appelle un chat, un chat mais attention pas à l'instar d'un Houellebecq vulgaire et révoltant mais d'une façon "charmante" et sincère. Le récit est fluide et sans lourdeur ce qui permet de ne pas être lassé de l'intrigue riche en "sacs de nœuds"...
Le thème principal de cette œuvre est la vengeance dans sa plus profonde noirceur, mais par sa plume légère et son humour, l'ambiance du livre n'est ni oppressante, ni étouffante. Ce qu'il y a de remarquable dans ce thème fort, c'est la façon dont Stephan Sanchez aborde la psychologie des personnages. Tout y est dit et on entre dans les tréfonds de leurs âmes avec, face à l'intrigue, leurs raisons et leur vision devant les évènements de celle-ci. Elle prend d'ailleurs tout son sens grâce à cela.
Encore un bon petit bijou qui a su m'entrainer dans le monde du thriller. Je salue cet auteur pour son talent à nous emporter dans cette intrigue passionnante et je ne peux que lui conseiller autre chose: Continuer ainsi!
Je le recommande à tous les passionnés de sacs de nœuds, aux amateurs de psychologie humaine et à ceux qui aime les histoires rocambolesques.
Ma note: 4,5/5
Bonjour, j'aime beaucoup les romans de Joël Dicker, notamment L'affaire Harry… et j'ai lu tous les romans de Stephan Sanchez, sauf le dernier. Il faut absolument que je comble ce manque, vu comme vous en parlez ! Merci pour vos belles chroniques. Sandrine Lambert